2- les services publics
Par Florent LATRIVE, Christian LOSSON
Libération: vendredi 29 décembre 2006
Les services publics: «Immédiatement, nous arrêterons toute
privatisation et toute ouverture du capital des entreprises de
service public. Les services publics de réseaux essentiels pour
l'accès à des droits fondamentaux (énergie, chemin de fer, télécom,
activités postales...) doivent relever d'une mission nationale de
service public avec le retour au monopole public quand les
conditions le rendent possible.»
L'avis du Parti socialiste :
J.G. : «On est d'accord. Sachant que le contrôle peut
aussi se faire par un contrôle majoritaire de l'Etat. Sachant aussi
que le retour de l'Etat doit s'imposer dans certaines délégations
de services publics laissées au privé, comme le montre la gestion
catastrophique de l'eau en France, de la Poste en Suède, de
l'électricité aux Etats-Unis ou du rail en Grande-Bretagne. Comme
les collectifs, nous pensons aussi qu'il faut créer de nouvelles
missions pour le service public, à l'image de la petite enfance. On
voit bien, en France, à l'instar de la Poste, que les gains de
productivité se traduisent, par exemple, par une désertification du
personnel aux comptoirs des grandes villes et une fermeture des
bureaux dans les campagnes.»
E.B. : «Ce n'est pas le point sur lequel il peut y
avoir le plus de divergence. On a fait un "arrêt sur image" sur les
privatisations. Nous sommes très attachés au maintien de grands
services publics, et nous introduisons l'idée d'un pôle énergie.
Sur les objectifs, nous sommes d'accord. Cela passe aussi par la
capacité de la France à convaincre à l'échelle européenne.»
La réponse d'Yves Salesse :
«Eric Besson ne voit pas de divergence. Tant mieux. Il ne nous
explique pas pourquoi la gauche a privatisé et a accepté les
libéralisations européennes. Et il ne s'agit pas pour nous d'un
"arrêt sur image" (avant que le film continue ?) des
privatisations. L'arrêt est indispensable, mais insuffisant. Il
faut revenir sur les privatisations antérieures, améliorer les
services publics existants et en créer de nouveaux. Outre
l'amélioration du niveau de vie que cela permet, l'argent public
assure ainsi la création d'emplois non délocalisables.»