PARIS (AFP) - L'altermondialiste José Bové a appelé dimanche sur Canal+ à "changer aujourd'hui", pas dans un "futur lointain" et sans attendre "une révolution mythique".
L'ancien leader paysan a assuré que "beaucoup de gens sont déçus de
cette gauche tiède qui n'est pas capable de changer la vie au
quotidien".
Ces électeurs, le 22 avril, "soit ils se réfugient dans le vote
protestataire de Besancenot et Laguiller, mais on a bien vu en 2002 que
ça n'avait pas servi à grand chose puisque les trois millions de voix
qu'ils avaient réunis, ça n'a pas créé de dynamique", a analysé M.
Bové. Soit ils vont "vers Marie-George Buffet ou Dominique Voynet, mais c'est uniquement pour essayer de gagner un strapontin avec le PS", a accusé le candidat.
"Ce qui est important, c'est que les électeurs aient envie de changer
tout de suite, au quotidien, pas dans un futur lointain", sans attendre
"une révolution mythique", a-t-il poursuivi.
Si, à ses yeux, "Nicolas Sarkozy est dangereux pour nos libertés", François Bayrou
"essaie d'avoir un ton beaucoup plus modeste", mais il "appartient à
des associations internationales qui prônent le libre échange, le
libéralisme à outrance".
Par ailleurs, le candidat altermondialiste a annoncé dimanche soir lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI "une surprise" au premier tour du scrutin le 22 avril, prédisant qu'il allait faire "un très bon résultat".
"On verra une surprise le 22 avril, les jeux ne sont pas faits et les choses vont avancer", a-t-il dit.
"Pour moi, la surprise, c'est qu'il va y avoir l'émergence d'une
nouvelle force, je pense que nous allons faire un très bon résultat au
premier tour", a assuré l'ancien leader paysan. "Dans les urnes, va
apparaître vraiment la volonté de l'unité de la gauche antilibérale et
écologiste".
Selon José Bové,
la campagne officielle, qui débute lundi, "va aider" à parler du fond
alors que, selon lui, "on a été dans le formatage de l'information"
jusqu'à présent.
Pour l'après-présidentielle, José Bové
a affirmé vouloir "constituer une force mais une force qui a plusieurs
visages, qui n'est pas mono-couleur, donc ça ne peut pas prendre la
forme d'un appareil politique". "D'ailleurs, les gens en ont assez de
cette logique d'appareil politique", a-t-il souligné.