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Alternative Unitaire à Alençon
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  • les textes intégraux des articles d'Alternative Unitaire Alençon: pour des candidatures unitaires antilibérales à gauche... Ou ce qu'il en reste... Pour s'y retrouver:Le blog principal est http://au2007alencon.canalblog.com
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18 janvier 2007

QUELQUES REMARQUES A LA CONTRIBUTION DE DEBONS ET A LA LETTRE DE JENNAR

Alejandro Teitelbaum

La Contribution au débat de Claude Debons datée du  5 janvier et la lettre de R.M. Jennar du 15/1 sont des bonnes basses  de discussion sur la démarche à suivre.

Je voudrais donc, faire  quelques remarques

1) Les dégâts politiques  de l’échec de décembre sont, en effet, considérables, mais il ne faut pas exclure d’autres  responsabilités   comme celle des membres du collectif national avec  leur  proposition de Wurtz  comme candidat (proposition  « désespéré et pathétique » comme écrit Jennar  dans sa lettre du 15/1).

Cela a été  un double erreur politique : a) croire que dans cette étape la question essentielle  pour la gauche c’est d’avoir un/e candidat/e aux présidentielles et  b) croire qu’on peut compter avec l’appareil du PC pour mener à bien un rassemblement de gauche avec l’objectif  de la  transformation radicale de la société française, qui comporte le dépassement du capitalisme.
Ce dernier objectif  il y a longtemps qui a été abandonnée par le PC  français et par la plupart des PC dans le monde, qui se limitent   à demander quelques réformes économiques et sociales, manifestement  impossibles de mener à bien dans le cadre du capitalisme. 

Bien entendu, on ne peut pas compter non plus avec la LCR laquelle, malgré leurs proclamations révolutionnaires et de lutte sociale, ne fait rien d’autre que disputer au PC un tout petit espace politique.

Quelques précisions sur les mots (qui ont beaucoup à voir avec le contenu idéologique et politique)

Je préfère parler de « transformation  radicale » de la société française  ou, mieux encore, de « dépassement du capitalisme »,    pour éviter  l’approche négative  de l’expression    anti capitaliste. 

Et je refuse d’utiliser l’expression  antilibéral  parce que je pense qu’elle  manque de précision.

Beaucoup s’obstinent à appeler “mondialisation néoliberale” le système socio-économique  actuellement dominant, comme s’il s’agissait d’une maladie aussi passagère que curable du capitalisme.
Ce que l’on nomme mondialisation néoliberale n’est autre que le système capitaliste réel actuel, c’est-à-dire le résultat de l’évolution du capitalisme jusqu’à son étape actuelle.

Lorsque je parle  du "système capitaliste réel actuel " je ne fais pas seulement référence à ses aspects économico-financiers, mais à l’ensemble d’un système de domination, avec, certes, ses composantes économico-financières mais aussi politiques, militaires, sociales, idéologiques, culturelles, « communicationnelles » et informationnelles.

Il n’y a pas un capitalisme malade de la mondialisation néolibérale, avec son cortège de précarité, de surexploitation, d’oppression d’une part et de surconsommation de l’autre  et un  capitalisme “possible” ou utopique, stable et efficace qui fonctionne avec fluidité, exempt de crises, de militarisme et de guerre et de poussées néofascistes.

2)  Je suis tout à fait d’accord sur ce qu’il faut « faire de nouveau à gauche ». Sans compter trop ou pas de tout avec les appareils des partis dites de gauche qui sont plutôt un lest qu’un aide.

Et sans brûler les étapes. Avant d’essayer de constituer une organisation politique stable il faut encore parcourir un chemin long et difficile, participant aux  luttes populaires, apportant arguments solides et bien élaborés à ces luttes dans la perspective d’un changement radicale  de la société  et affinant, dans un échange permanent entre toutes et tous, un projet politique  à long terme. El pour cela, l’une des choses qu’on peut faire c’est, comme écrit  Jennar :

… » mettre en place un groupe de travail chargé du réexamen des 125 propositions trop connotées par les concessions lourdes qu'il a fallu faire à la direction du PCF ». Et j’ajoute:  et  rendre ces propositions plus cohérentes dans une perspective de transformation politique et sociale  de dépassement du capitalisme. Et bien entendu, ce réexamen  doit être ouvert  aux suggestions et propositions de tous/toutes, par exemple dans un site-forum de discussion sur internet.

Comme écrit Jennar dans sa lettre du 15/1, il faut  …« le travail en réseaux plutôt que l'organisation hiérarchique pyramidale traditionnelle (c’est moi qui souligne). Nous devons imaginer une manière nouvelle d'agir dans l'espace public qui soit en permanence en prise avec les gens et qui ne confisque pas la volonté des gens au profit d'appareils ».

Cela signifie remettre en question des formes de pensée et habitudes  imposées par  la culture politique et l’idéologie dominantes a toutes les couches et classes sociales sans exception et  de promouvoir une pensée profondément  critique et autocritique afin de sortir de la logique financière, économique, politique et sociale du système capitaliste.

Parce que même la plupart des membres des classes aisées  et cultivées qui croient être « libres »  dans leurs choix   en fait ne sont que des robots programmés  par l’idéologie et la culture dominantes et par les modèles de surconsommation imposées par le système en place.

3) Je partage l’idée de  qu’il faut être présents dans la campagne politique qui s’ouvre.

Il faut essayer encore (sans se faire trop d’illusions) d’avoir un/e candidat/e pour  la présidentielle, afin d’avoir –c’est l’essentiel- un espace politique et médiatique pour faire connaître les propositions de la gauche et  questionner les autres candidats. L’important c’est de faire passer pendant la campagne électorale le message de la gauche.

Je ne crois pas  qu’un score de témoignage handicaperait la construction future. Il ne s’agit pas ni d’obtenir quelques votes de plus ou de moins ni de disputer quelques votes au PC et à la LCR. Il s’agit d’utiliser les moyens qui  permet  encore le système  pour faire passer le message de la gauche. Et cela aide , n’handicape pas, la construction future.

Mais je crois aussi qu’élire un candidat dans la réunion du prochain week- end, serait un acte "désespéré et pathétique", autrement dit, une grosse erreur politique.

Dans cette réunion il faut échanger des idées, élire une équipe de quatre ou cinq personnes comme porte-parole du mouvement et comme éventuels précandidats et convoquer  à une nouvelle réunion début mars pour prendre une décision sur si on présente une candidature ou pas, et le cas échéant élire le/a candidat/e.
En attendant il faut tester s’il existe la possibilité de récolter les 500 signatures nécessaires pour la présentation d’un candidat.
Si finalement, soit parce qu’il n’y pas des promesses de signatures suffisantes, soit parce qu’on considère qu’il ne faut pas présenter un/e candidat/e, on peut continuer à faire campagne, même sans candidat,  au nom des idées et des méthodes politiques novateurs et différents de ceux des  candidats et Partis en lice.
Il n’y pas de doute, cela sera une expérience enrichissante.

En ce qui concerne le candidat possible, son  rôle  sera être le  porte-parole (avec  d’autres conformant une équipe interdisciplinaire)  des idées de la gauche.

Il y a une campagne de signatures pour la candidature de José Bové http://www.unisavecbove.org. , qui a recueilli  au 16/1 quelques 15.000 signatures.

Moi personellement, je ne suis pas d’accord avec cette  candidature.

D’abord, Bové  ne fait pas l’unanimité à gauche. Même pas dans ce qu’on appelle la gauche non encarté. Il est, par contre,   assez controversé.
Pour moi, et pour pas mal d’autres à gauche,  son discours est trop enfermé dans les thèmes des OGM et  la malbouffe et il reste  très flou ou silencieux sur d’autres sujets fondamentaux.

Jennar, dans sa lettre du 15/1, propose lui aussi  maintenant  la candidature de Bové. Je trouve, dans la même lettre de Jennar, les arguments contre cette candidature.

Jennar écrit:…  « il fallait que nous montrions le sérieux et la rigueur de notre rassemblement en proposant la personne la plus compétente, le candidat ayant la plus forte maîtrise de tous les dossiers et capable de débattre de ceux-ci avec n'importe quel adversaire. Ma conception de la démocratie ne privilégie pas la popularité sur la compétence (c’est moi qui souligne) . Ce n'est pas parce qu'on accède facilement aux médias qu'on est capable de gérer des dossiers en toute indépendance d'esprit.. …C'est la raison pour laquelle j'ai proposé la candidature d'Yves Salesse »…(moi-même j’ai signé il y à quelques mois  l’appel de Jennar pour la candidature de Salesse).

Par contre, je crois que M. Jennar fait erreur  et se contredit quand il écrit :…  « Mais signifier par une pétition ayant un large écho que les non encartés existent et qu'ils peuvent peser ; démontrer que José peut réunir sur son nom, par une démarche libre et spontanée, autant sinon plus de voix que celles obtenues grâce à la manipulation des collectifs par Mme Buffet »…

Il fait erreur parce que, je pense que sans le vouloir,  il réduit   la démarche  pour la présidentielle a un «match»  de la gauche non encarté contre  le  PC et la LCR  sur qui obtiendra plus de votes.

Et Jennar  se contredit  avec l’esprit général de sa lettre, que je partage dans sa presque totalité.

Maintenant Bové fait un appel du pied à Buffet et a Besancenot  afin  qu’eux  se désistent et  travaillent pour une «candidature unitaire » (la sienne). Bové, qui sait parfaitement  que ni Buffet ni Besancenot  se désisteront, feint ignorer en plus ce que c’est  passé en décembre  et le rôle funeste, que lui-même a dénoncé,   joué par le PC  et la LCR  pour saborder  le rassemblement de gauche.
Je crois qu’élire un candidat ce week-end, Bové ou un autre, ne serait pas sérieux. Et vouloir forcer la candidature de Bové ce week- end  avec l’argument de 15 ou 20 mille signatures sur un électorat  de gauche estimé entre 10 et 12 millions, c’est répéter le gâchis de décembre.

Je crois que l’objectif  essentiel pour les présidentielles, si possible avec un candidat,  c’est que la gauche soit présent  avec un message  clair de transformation sociale et pour montrer les faiblesses, voire les omissions et les  mensonges, dans les propositions des autres candidats.

4) Pour les autres élections  il faudrait établir une stratégie  selon les conditions particulières de chacune et surtout sans faire des concessions de principe en vue d’alliances douteuses.

Il y quelques thèmes, à mon avis,  prioritaires, à mettre en exergue pendant la campagne:

1) La reforme des institutions pour établir une véritable démocratie participative, afin de contrecarrer l’hégémonie du pouvoir économique et de l’élite politique à son service.  Même Bayrou signale avec force la confiscation du pouvoir par les élites économique, politique et médiatique. Il faut commencer par réformer le système électoral afin que le Parlement  reflète réellement et de façon équitable  les différents composants de las société française et les différents courants politiques et de pensée. Si on prend en compte les  voix obtenus par tous les partis au premier tour de la présidentielle de 2002 par rapport aux électeurs inscrits, ont peut extrapoler que  le Parlement  représente  UN TIERS  de l’électorat. Et sur la composition sociologique de l’Assemblée Nationale voir au-dessous : Tidiane Diakite La sociologie du Parlement français.

2) Il faut faire des gros investissements pour réinsérer la population marginalisée dans l’éducation, la formation professionnelle, le travail, la culture  et les sports et  loisirs formatives. Il faut  faire aussi des gros investissements (mettant à contribution les finances et les capitaux privés) pour garantir à  court terme le droit a un logement décent.

3) En ce qui concerne les retraites et de la sécurité sociale, partant du principe  que dans une société où la productivité de la population  active augmente  rapidement, c’est à dire que le produit global (la tarte à repartir parmi la population –l’inactive comprise-) est chaque fois plus grande, ne se justifie pas (sauf dans une logique capitaliste et financière) que les retraités et d’autres bénéficiaires de la sécurité sociale s’appauvrissent.

4) La promotion des emplois d’intérêt  public, général et social, la limitation progressive de la flexibilité du temps de travail dans toutes les catégories salariales, y compris les cadres (au nom du droit de chacun et chacune à gérer son temps libre), et la réduction progressive du temps de travail  en fonction de l’augmentation de la productivité. Voir Pietro Basso, Temps modernes, horaires antiques . http://www.revue-interrogations.org/article.php?article=40

5) La redistribution  des revenus, chaque fois plus inégalitaires (voir l ‘Observatoire des inégalités, L’état des inégalités en France, 2007), moyennant une politique fiscale adéquate. La «polémique » à l’intérieur du PS à propos des impôts sur les  revenus cache l’essentiel :  la nécessité d’un impôt fortement progressif pour les revenus les plus grosses.

6) L’égalité  hommes-femmes dans l’emploi et la parité homme-femme dans la fonction publique élective (actuellement il y a 13% de femmes à  l’Assemblée Nationale).

7) La question environnementale. Une industrie et une agriculture propres sont des  priorités urgentes. De même le développement des transports en commun et une politique forte de  dissuasion de l’utilisation du transport privé. Il faut promouvoir l’utilisation des énergies non polluantes.
8) Il faut rétablir le principe du service public dans la santé, l’éducation, le logement, et les transports qui sont des droits de la personne dont la jouissance ne doit pas être soumise aux lois du marché.

9) Avec des mesures fiscales et autres, il faut décourager –voire empêcher- la délocalisation des entreprises, la migration des capitaux  et l’évasion fiscale.

10) Sur  le plan européen il faut  agir  pour une Europe démocratique et sociale et finir avec la dictature  de la Commission européenne, fidèle exécutant  de la stratégie du pouvoir économique transnational.

11) Sur le plan  international, la France doit cesser  d’être un satellite  de la politique  des Etats-Unis (pour le retrait immédiat de l’OTAN), défendre sans détour le droit d’autodétermination des peuples et des Etats,  sans tomber dans  le piège  de collaborer avec les USA dans des menaces d’agression ou des  agressions  contre différents pays  au nom de la “démocratie”,  la “sécurité internationale” et la «lutte contre le terrorisme ». Voir la synthèse du livre de Jean Bricmont Impérialisme Humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ? http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2845

Finalement, contre l’idée très répandue de que  des mesures sociales fortes seront nuisibles à la compétitivité de la France dans le marché mondiale lire, entre autres : Michel Husson, Pour dégonfler la baudruche de la compétitivité. http://www.lagauche.com/lagauche/article.php3?id_article=547

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Mercredi 18 Octobre 2006
La sociologie du Parlement français, Tidiane Diakite,  http://ti.diak.over-blog.com/article-4215956.html
…les professions les plus représentées sont prioritairement celles du secteur public : fonctionnaires, enseignants, haute fonction publique totalisent 35,6% de l'Assemblée de 2002, soit 205 députés sur 577…. Le secteur privé y est présent par ses cadres : chefs d'entreprises, administrateurs de sociétés. D'une manière générale, les professions libérales : médecins, avocats, architectes, journalistes arrivent en deuxième position derrière les fonctionnaires.
Au bas des marches, se regroupent, sur les travées, 24 ouvriers et employés, 12 agriculteurs, 9 artisans et commerçants….
Or, proportionnellement à la population du pays, ces chiffres sont inversés. En effet, les professions libérales comptent pour 1,3% des actifs, mais presque 20% de l'Assemblée nationale. Quant aux fonctionnaires, ils constituent à peine 20% de la population active mais 35,5% des députés. Enfin, le gros de la population active nationale, les ouvriers et employés : 57%, voit sa supériorité numérique réduite à une peau de chagrin : 4% de l'Assemblée nationale. ..

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