José Bové prépare une campagne d'actions...

30 janvier 2007

marianne2007.info
Le leader altermondialiste entrera en campagne jeudi. Ses partisans se mobilisent pour mettre en place une campagne haute en couleurs qui les démarque de Buffet et Besancenot.

José Bové annoncera officiellement jeudi sa candidature à Saint-Denis (93), avant de rejoindre le plateau du 20 heures de TF1. Il est fort à parier que le syndicaliste mènera sa campagne à coup d'actions symboliques non-violentes pour grimper dans les sondages et asseoir sa candidature avant le 11 mars, date d'une réunion en forme de bilan que se sont imposés les antilibéraux.

Résistons ensemble
Adepte de la stratégie de « désobéissance civile », qui a fait le succès de la Confédération paysanne dans les années 90, José Bové avait été révélé au grand public en 1999 après le démontage du Mac-Do de Millau. L'image du syndicaliste paysan, brandissant ses menottes pour défendre le roquefort contre la « malbouffe et le diktat de l'OMC » avait fait le tour du monde. Samedi dernier, le leader altermondialiste n'a pas caché son intention de mener une campagne atypique, qui le démarquerait des autres partis et de ses rivaux Buffet et Besancenot, dont il demande le retrait. Au premier étage d'un restaurant de Nîmes, il a déclaré à ses partisans vouloir « une campagne créative et enthousiaste, une campagne sur deux pieds avec l'alternative unitaire d'une part et toutes les autres initiatives d'autre part ».
Plusieurs slogans de campagne ont été proposés comme « demain est à nous », « un autre monde est possible » ou encore la formule « résistons ensemble », qui a remporté un certain succès. Les proches de Bové, effet de surprise oblige, restent flous sur la nature des actions à venir : « Près de 2000 personnes nous ont déjà répondu dans toute la France. Notre objectif est que les citoyens qui nous soutiennent puissent inventer leurs contributions à la campagne », explique Yannis Youlountas, responsable légal du site unisavecbove.org. Ce dernier a été chargé de convertir les 31 000 cyber-signataires de l'appel pour Bové en militants de terrain déjà baptisés « electrons-libres » « alter-organisés ».
Les réseaux Bové
La campagne du candidat sans parti s'appuiera par ailleurs sur les réseaux militants des collectifs antilibéraux et sollicitera ses partisans de la première heure. Ainsi Roland Mérieux, un proche de Bové vient d'être nommé trésorier de la campagne. Ce dernier prépare une grande souscription qui sera lancée dans les collectifs locaux et sur le site unisavecbove.org. Le poste est d'autant plus stratégique que c'est le Parti communiste, aujourd'hui en campagne derrière Marie-George Buffet, qui se portait financièrement garant de l'organisation des meetings antilibéraux jusqu'en décembre dernier. Une incertitude sur le nerf de la guerre qui n'a pas dissuadé le candidat alter d'annoncer rapidement la tenue de son premier meeting, le 7 février prochain, à Aubagne. C'est exactement ce jour-là que la Cour de cassation se prononcera sur la peine de quatre mois de prison prononcée contre le faucheur volontaire à Toulouse en 2004. Du grand art en matière de contre-programmation...